Et si pour une fois, je parlais un peu plus de moi ? Je râle, je donne mon avis sur tout, mais bien que ce soit un blog personnel, je ne suis pas vraiment de nature à me livrer. J’ai alors eu envie de le faire en me prenant à un petit jeu.
Depuis quelques temps sur Facebook, une chaîne de publications tourne : « Il s’agit de choisir 10 films qui ont eu un impact significatif sur moi la première fois que je les ai vus, que ce soit enfant, adolescent, ou adulte. Affichez une image, mais pas l’affiche du film. Aucune explication, pour que le mystère reste entier. Je vous laisse deviner. »
Le septième art a un impact significatif sur nos vies. Un film précis à un instant « T » de notre vie peut parfois nous faire l’effet d’une bombe, tandis qu’il nous aurait laissé totalement indifférent auparavant (et inversement). Pour ma part, les films sont très souvent une source de réflexion et d’inspiration. Je crois alors que les films qui nous ont marqué disent quelque chose de nous.
Comme je ne suis pas du genre à pourrir mon mur Facebook avec des publications de ce type, j’ai eu envie de participer à ma façon via mon blog. Et puisque je suis un bavard, je me laisserai également aller à quelques brèves explications. J’ai hésité dans l’ordre à donner à ces films, puis j’ai choisi l’ordre chronologique dans lequel je les ai vus. Ce ne sont pas pour autant mes films préférés, quoique certains d’entre eux en fassent partie.
La saga Matrix
Je compte cette œuvre comme un seul film (édit du 30/08/2022 : Matrix 4 et Animatrix inclus), puisqu’elle forme un tout. Des gens expriment souvent leurs difficultés à comprendre ce film. Pour ma part, je l’ai toujours trouvé clair. En revanche, il pose d’excellentes questions pour lesquelles il n’y a pas de réponse toute faite. Je pense en particulier à la dualité destinée versus libre arbitre, qui est finalement tout l’enjeu du film. Celui-ci interroge également sur la notion de réel et notre perception de la réalité. Si aujourd’hui je suis d’un tout autre avis, une citation en particulier m’avait marqué dans le troisième opus : « Le choix n’est rien qu’une illusion créée pour séparer ceux qui ont le pouvoir de ceux qui ne l’ont pas ». Attention, spoiler : en fait, à la fin, ils sont tous dans une matrice, même ceux qui pensent en être libérés. C’est ballot hein.
Un homme d’exception
Ce film nous raconte l’histoire (vraie) du mathématicien John Forbes Nash. Après avoir été un brillant élève vers la fin des années 50, un agent fédéral américain lui propose d’aider secrètement les États-Unis. La mission de Nash est de décrypter les messages secrets que des espions russes s’échangent via la presse. Il s’avère que Nash est schizophrène et on apprend à la moitié du film que son meilleur ami et sa mission secrète sont issus de son imagination. C’est là que le film est marquant : il interroge lui aussi notre perception de la réalité. Tandis qu’on est tenté de prendre le parti de Nash, pensant qu’il fait l’objet d’un complot, on doit finalement se résoudre avec lui à accepter son diagnostic. Mais si alors nous nous sommes fait avoir par ce scénario relatant une histoire vraie, comment définir ce qui réel autour de nous de ce qui ne l’est pas ? Pour info, Nash a fait un séjour à l’hôpital et, aidé par sa femme, est parvenu à gérer ses hallucinations. Il a reçu un prix Nobel d’économie en 1994.
La Passion du Christ
J’ai vu ce film bien avant ma conversion, tandis qu’il était sortie depuis un ou deux ans seulement. C’est la curiosité qui m’a poussé à le voir, car à l’époque j’avais connaissance du fait historique de l’existence d’un homme appelé Jésus. Pour les septiques, sachez que depuis plusieurs décennies les historiens disposent même de davantage de preuves au sujet de l’existence de Jésus que de celle de César (ce qui n’empêche pas de reconnaître l’existence de César). Le film est particulièrement marquant, car il montre la violence inouïe que cet homme a enduré volontairement, tandis qu’il était innocent. À l’époque je ne comprenais pas la conviction qui se trouvait derrière cet acte. Mais le film est en cela intéressant qu’il représente une réalité historique.
Requiem for a Dream
Je ne l’ai vu qu’une fois et cela m’a suffit. Plus que marquant, ce film m’a littéralement traumatisé. Si vous ne voulez pas que vos ados touchent à la drogue, montrez leur ce film. Je devais avoir seize ans quand je l’ai vu. La fin vous calme nette.
Fight Club
Encore un film concernant la perception que nous pouvons avoir du monde qui nous entoure. Est-ce nécessaire de vous rappeler de quoi il s’agit ? Ce film est tout bonnement génial, bien que je lui reproche aujourd’hui son côté destructeur. Tyler Durden y est d’une intelligence redoutable, quoique l’ado en recherche de repères que j’étais à l’époque adhérait beaucoup trop aux idées du personnage, en réalité aussi narcissique qu’antipathique.
Avatar
Je suis allez le voir trois fois au cinéma. Celui-ci fait clairement parti de mes films préférés. Sa dimension spirituelle, l’idée d’un tout, que le monde est une immense inter-connexion, le rapport à la nature, la critique de l’expansionnisme américain, etc. Ajoutez à cela la mise en scène, les décors, la bande son et j’en passe : ce film me transporte à chaque fois que je le revois. La première fois que je l’ai vu au cinéma, j’en suis sorti essoufflé et tendu, tellement avait-il réussi à me happer.
La Belle Verte
On continue dans la recherche de soit, avec un film à la fois subtil et surtout très drôle. Ce film français nous raconte l’histoire d’une humaine d’une autre planète qui vient en visite sur Terre à notre époque (le film se passe à la fin des années 90). Elle y voit une société à côté de la plaque, dans laquelle les gens se polluent, ont oublié ce qui est essentiel et ne savent plus aimer les choses simples de la vie. Rien de neuf : notre société, quoi. En humaine bien plus éveillée que le reste des gens, suivie finalement par ses fils qui la rejoignent, elle vient donc ajouter son grain de sel, ce qui crée des situations plutôt cocasses. Sous couvert d’humour, le film apporte une vraie réflexion d’écologie globale, autant tournée vers l’humain que la nature.
Noé
Si mon fils aîné s’appelle Noé, c’est bien parce que ce film est passé par là. Il nous a marqué tous les deux, ma femme et moi. L’auteur du film y livre une vision personnelle du patriarche de l’Ancien Testament. L’histoire se place dans un monde en perdition après avoir connu la civilisation. Un monde semble-t-il plus proche d’un futur post-apocalyptique que d’un passé moyenâgeux. Nous y suivons alors Noé et les siens, tandis que ce dernier a reçu le message de Dieu de construire l’arche éponyme. Mais le film ne s’arrête pas à l’aspect religieux, et aborde des problématiques profondément humaines : les choix horribles auquel est confronté Noé, la nécessité de devoir affronter celui qui a tué son père sous les yeux quand il était enfant, la jalousie que porte l’un de ses fils, sont autant de sujets qui viennent en faire un récit complexe, dépeignant alors Noé comme un vrai chef de famille. Un homme ordinaire avec ses forces, ses faiblesses, sa sensibilité, mais dont la principale qualité est justement d’assumer tous ces aspects de son humanité.
La Résurrection du Christ
J’en ai parfois pleuré. On pourrait situer ce film juste après La Passion du Christ, mais ce film n’est pas uniquement celui de la résurrection du Jésus. Il est aussi l’histoire d’un tribun romain nommé Clavius. L’histoire se déroule durant les quarante jours qui succèdent à la résurrection du Christ. Clavius, d’abord chargé de gérer les émeutes de ce que les romains considèrent comme des fanatiques, doit aussi superviser la garde du tombeau de Jésus de Nazareth après sa mort. Hors de question que des disciples volent le corps pour faire croire à sa résurrection. Mais pas de bol, les gardes manquent à leurs obligations et le corps disparaît. Charge alors à Clavius de faire la lumière là-dessus et de retrouver le corps dans les plus brefs délais. De fil en aiguille, celui-ci fini bien par retrouver Jésus. Vivant. Commence alors pour Clavius un chemin intérieur, à la suite du Christ, pour comprendre ce qui se passe et afin de trouver sa place dans tout ça.
La Cabane
Ou « Le Chemin du pardon ». Sans nul doute un des films les plus merveilleux qu’il m’ait été donné de voir. On y retrouve Sam Worthington (Avatar) dans le rôle de Mack, le personnage principal. L’histoire est celle d’un père, endeuillé suite au kidnapping puis l’assassinat d’un de ses enfants. Tandis qu’il sombre dans la dépression et est en colère après Dieu, il reçoit une mystérieuse invitation lui demandant de retourner sur les lieux du crime. Il s’y rend et c’est à partir de là que commence sa rencontre avec trois personnes : Jésus (Avraham Aviv Alush), Papa (Dieu, joué par Octavia Spencer) et Sarayu (Le Saint-Esprit, joué par Sumire Matsubara), le temps d’un week-end. Ce film à l’audace et la force de nous faire démarrer avec la colère de Mack, pour nous emmener ensuite avec lui sur le chemin de la paix et du pardon. Si tu es chrétien, tu dois voir ce film de toute urgence. Le film joue avec notre yoyo émotionnel en permanence et c’est pour le mieux.
J’ai terminé et désormais je nomine Morrigane pour faire un article du même acabit à son tour !