Aujourd’hui, je vous parle du film Kaydara, un projet réalisé par Savitri Joly-Gonfard et Raphaël Hernandez. Retour sur ce film sorti le 21 Mai 2011 et qui leur aura pris six ans de leur vie.
L’histoire se passe dans l’univers des films Matrix, créé par les Wachowski. Kaydara (interprété par Alexandre Rodriguez, cousin de Raphaël Hernandez) est un chasseur de prime vivant en marge de la rébellion humaine. Sa conviction est que chacun peut s’éveiller et devenir plus puissant s’il croit en lui. L’idée d’un « être sauveur » est pour lui une menace à l’éveil de la conscience humaine, aussi considère-t-il l’Élu comme son ennemi et a pour unique objectif de le tuer. Dans son aventure, Kaydara est accompagné par son petit frère (interprété par Savitri Joly-Gonfard), Iad, qui est partagé entre le respect qu’il a pour son frère et l’admiration qu’il voue à Neo.
Je ne vous en dirai pas plus de l’histoire et vous encourage à regarder le film, en visionnage gratuit sur le site officiel Youtube. Le fan que je suis a été conquis ! Après l’avoir visionné, j’ai contacté ses auteurs pour leur demander une version DVD . Ceux-ci ont très aimablement répondu à ma demande (moyennant le coût du DVD et des frais de ports) et m’ont envoyé le film ainsi que le making-off. Après avoir vu ce dernier, je m’en veux presque de les avoir importuné tant cela semble avoir été une vrai croisade pour eux…
Au cours du making-off, on y découvre l’évolution des auteurs comme des personnages et du film, ce projet qui a grandit et mûrit avec eux. Tournage condensé sur deux jours dans une ville désaffectée, inondation du plateau de tournage suite aux intempéries, transformation de leur maison d’ermites des montagnes en studio de réalisation, doublage des voix en Angleterre, et j’en passe ! J’ai d’ailleurs trouvé particulièrement ironique le fait que Dante (le méchant, pour ainsi dire) soit interprété par un prêtre (Guy Corpataux).
Ils appellent avec humour l’auteur des musiques du film (Raphaël Hautefort) leur John Williams. Je pense, sans exagérer, que ces deux hommes sont au cinéma des années 2000 ce que George Lucas était à 1977 avec la réalisation de l’épisode IV de Star Wars. Ma partie préférée est la conception des maquettes des vaisseaux et des décors : 100% récup’ et conception maison ! Quelques casques de motos et écrans d’ordinateurs morts, un peu de plâtre, une couche de peinture et vous obtenez deux superbes vaisseaux digne du Nebuchadnezzar de Morpheus. Un cadre en bois et une brouette, et vous obtenez un effet de travelling. Souvenez-vous de la conception de l’Étoile Noire dans Star Wars : Georges Lucas avait mis deux tables de ping-pong bout à bout avant de les recouvrir de maquettes en papier. Les sabres lasers n’étaient rien d’autre que du fluo sur de la pellicule grattée… On s’y retrouve plus ou moins avec nos deux réalisateurs de génie, la technique ayant tout de même évoluée.
Une fois le tout filmé, ils ont bossé la 3D et repris tous les plans au peigne fin sur l’ordinateur. Mélange de 3D, de plans filmés et de maquettes, le résultat tout simplement bluffant ! Pour revenir sur la musique, celle-ci cartonne bien et nous fait plaisir avec un bon son rock. Ca nous sort du côté électro de Matrix et pourtant, ça colle super bien à l’ambiance et aux décors. Un boulot monstre pour un résultat efficace et prenant.
Ce film est une vraie merveille, tant par les étapes de sa réalisation que par le résultat final. Six années que la Matrice ne répondait plus aux appels des fans, six années de vide virtuel sans nouvelles de l’Élu. Merci.
