Dans un monde en ruine, New Arcturus lutte pour survivre, frappée par des tempêtes de poussière et des tremblements de terre. Leila, une chercheuse déterminée, et le mystérieux professeur Watanabé s’apprêtent à révéler un secret qui pourrait changer la face de la Terre.
Une explosion tragique, une descente aux confins de notre monde, une civilisation cachée, une révélation terrifiante. Une aventure où le suspense s’entremêle à la science et à l’horreur, où chaque découverte risque d’être la dernière. Préparez-vous, l’expédition commence maintenant…
Préambule : Ça fera peut être quelques déçus, mais après mûre réflexion et avoir consulté les fans de la première heure, j’ai finalement décidé de publier cette histoire au format écrit uniquement, quoiqu’illustrées par mes soins. J’étais confronté à un problème : d’une part, cette histoire aurait durée plus de 30 minutes si je l’avais mise en audio. Cette histoire est le fruit de l’expérience que nous avons mené en Mars lors d’un live Twitch, avec quelques-uns d’entre vous. Elle a donc nécessité un certain travail de réécriture pour que je puisse en tirer une histoire qui tienne la marée. Le souci est que pour faire les choses bien, j’ai dû allonger un peu la sauce. Déjà que les gens ont du mal à suivre des histoires de 20 minutes, alors une demi-heure, n’en parlons pas.
Certains ont avancé, moi le premier, l’idée de faire ça en deux parties. Mais à la réflexion, je me suis dit que s’agissant d’une expérimentation créative avec l’IA, on s’adressait vraiment à un public d’avertis. Ça me ferait donc un peu mal au cul de me coller 15-20h de taf sur le montage audio pour que ça finisse écouté par 20 personnes uniquement. Sans parler du fait que ça décalerait encore les autres histoires. Enfin, puisqu’il s’agit d’une expérimentation avec l’IA, la publier à l’écrit accompagné d’illustrations est tout à fait cohérent.
Enfin, sachez que cette histoire, bien que totalement WTF à cause de son contexte d’écriture, s’inscrit dans la timeline principale de mon Magmaverse (Le Labyrinthe de Satan, Magma Bleu, Bulle Temporelle et toutes les autres histoires que je n’ai pas identifiées comme hors-série sur ma chaîne YouTube).
Bonne lecture !
De la pluie mélangée à la poussière tombait au clair-obscur de l’aube, compliquant la vie des habitants de la ville de New Arcturus. Ceux-ci se remettaient toujours difficilement desdites tempêtes. Les rues étaient toutefois peu fréquentées à cette heure matinale, à l’exception des équipes de nettoyage qui s’activaient pour déblayer les débris et la boue. Ces tempêtes étaient officiellement causées par la surexploitation du désert Ibérique pour son gaz de schiste, ce qui avait entraîné des tremblements de terre ayant détruit entièrement la région. Laissée à elle-même, abandonnée par l’homme, cette terre avait ensuite subi sans aucune retenue les dégâts du réchauffement climatique. Les bioconservateurs ne cessaient alors de répéter qu’ils l’avaient bien dit et que les responsables devaient payer. D’autant que ce phénomène n’était pas isolé : plusieurs régions du monde étaient dans une situation similaire.
Alors que les équipes de nettoyage poursuivaient leur travail, une explosion retentit dans l’un des bâtiments les plus proches. Des flammes gigantesques jaillirent des fenêtres, accompagnées d’un bruit assourdissant. Les habitants de New Arcturus étaient pris au dépourvu et ne comprenaient pas ce qui se passait. Eux qui pensaient être épargnés en vivant de l’autre côté de la Méditerranée, avaient à présent peur de subir le même sort que l’Espagne.
Dans le brouhaha des événements, la silhouette d’une jeune femme blanche aux cheveux attachés s’éloignait des lieux d’un pas calme, le regard hagard, emmitouflée dans une parka orange trop grande pour elle. De l’eau perlait sur ses joues, sans qu’on puisse deviner s’il s’agissait de larmes ou de pluie. Cette jeune femme, c’était Leila Chen, une ingénieur spécialiste du climat. Elle et son collègue Jethro Moore avaient été mandatés par la ville pour étudier plus en profondeur les tempêtes de poussière et les tremblements de terre qui les accompagnaient et secouaient la région. Le but de leurs recherches était de faciliter ensuite la découverte de solutions pour protéger la ville. Cela faisait plusieurs mois que tous deux menaient leurs travaux et ils avaient le sentiment d’être face à un mur. Ils avaient passé des mois et des mois à recueillir et analyser des données, recherchant un schéma, une logique, quelque chose qui puisse expliquer la cause de ces phénomènes. Car si le lien avec la surexploitation du gaz de schiste avait été établi depuis longtemps – bien que cette explication ne faisait pas consensus – le processus tectonique, quant à lui, n’était pas établi. Quelque chose clochait et les données ne leur semblaient pas cohérentes. Après avoir présenté leurs premières conclusions au comité directeur de New Arcturus, les membres du comité saluèrent leur travail et votèrent unanimement de leur allouer assez de fonds afin que ses recherches puissent aboutir.
Un soir, tandis que Leila retournait à son domicile, elle entendit une voix derrière elle.
– Vous n’êtes pas la bienvenue ici, Mme Chen. Nous savons ce que vous faites, et nous ne vous laisserons pas nuire à nos intérêts.
Leila se retourna vivement, mais la personne qui avait parlé s’était éclipsée dans la foule. Elle décida de se rendre au domicile de Jethro plutôt que de rentrer chez elle, afin de lui en parler.
– Je n’ai pas signé pour ça ! Nous sommes des scientifiques, pas des James Bond ! s’exclama Leila.
– Là n’est pas la question, Leila, répondit Jethro. Si au moindre coup de pression on arrête, on n’avancera pas. Des gens comptent sur nous. Et puis sachant ça, si demain tu arrêtes de bosser là-dessus, alors tu fais volontairement porter sur le danger sur la personne qui te remplacera.
Jethro était un homme assez grand, blond aux yeux bleus. Il avait quelque chose du stéréotype du surfeur qui se dégageait de lui, alors qu’il n’avait pourtant jamais pris une seule vague de sa vie.
Leila savait qu’elle était en danger, mais Jethro avait raison. Elle ne pouvait pas abandonner leur mission. Elle décida alors de rendre visite à son mentor, le professeur Watanabé, un sismologue reconnu. Entre lui et Jethro régnait d’ailleurs une certaine animosité, le premier se considérant un peu comme le père professionnel de Leila et voyant le second comme son mari de travail lui ayant volé sa protégée.
– Ma chère Leila, ce n’est pas la première fois que je vous le dis, fit le vieil Asiatique en passant la main machinalement sur sa cravate, les phénomènes que nous vivons ici sont du même ordre que ceux que j’ai pu observer dans les zones de subduction lors de mes précédentes recherches. Ces histoires de gaz de schiste ne sont qu’un prétexte.
– Pour une fois je suis d’accord avec vous, professeur, répondit Jethro qui avait été totalement ignoré par le professeur depuis le début de l’entrevue.
– Mais comment le prouver ? ajouta Leila. Ce n’est plus d’observations dont nous avons besoin, mais de preuves ! Si la ville n’est pas en mesure d’entamer les chantiers nécessaires à temps, ce n’est qu’une question d’année avant que new Arcturus ne devienne invivable !
– Contrairement à ce qu’on vécut les Espagnols, nos séismes à nous trouvent leur épicentre en pleine méditerranée, à la conjonction entre deux plaques tectoniques. C’est là que nous irons ! lui répondit Watanabé sur un ton enjoué. Je crois savoir que la ville a prévu large pour vos travaux en matière de financement. Moi je m’occupe du matériel.
Quelques semaines plus tard, le jour de l’expédition, Leila et Jethro se rendirent au laboratoire du professeur pour faire le point avec lui et récupérer quelques affaires avant d’embarquer. C’est en sortant que retentit l’explosion qui détruisit au passage le bureau du professeur. Leila était sonnée et marchait, sous le choc, sans savoir où elle allait, sous la pluie chargée qui se mélangeait aux cendres du bâtiment.
C’est un policier qui la sortit de sa torpeur en lui mettant deux grandes claques. Leila sursauta et reprit ses esprits.
– Jethro ! Professeur Watanabé ! s’exclama-t-elle totalement affolée.
– C’est bon, le niak va bien, fit le policier en parlant du professeur. Il s’est froissé l’épaule en tombant dans l’escalier alors qu’il fuyait les flammes, mais rien de grave.
Leila courut à la rencontre du professeur.
– Tout va bien très chère ! Je ne suis pas un sentimental et tous mes travaux étaient sur un serveur distant. D’ici notre retour, j’aurai un bureau tout neuf.
– Vous avez vu Jethro ? demanda Leila
– Hélas non… répondit Watanabé.
Quelques minutes plus tard, un pompier vint à leur rencontre pour leur annoncer la funeste nouvelle. Jethro était mort dans l’explosion. Leila était effondrée. Si Watanabé était un dur à cuir et ce qui semblait être une tentative d’assassinat ne faisait que renforcer sa détermination, ce n’était pas le cas de Leila qui était encore jeune. Tous deux convinrent de reporter alors l’expédition, laissant à Leila le temps d’enterrer celui qui était non seulement son collègue, mais aussi un ami.
Une fois sur le bateau, le professeur organisa une réunion pour présenter le matériel et rappeler les tests qui allaient être effectués aux équipes de recherches et à l’équipage. Malgré les événements récents, Leila était excitée. En réalité, elle se focalisait sur le travail pour ne plus penser à Jethro. Le matériel était parmi ce qui se faisait de mieux au monde. Elle savait que cette expérience allait être cruciale pour sa compréhension des phénomènes sismiques, et elle se sentait prête à affronter tous les défis qui se présenteraient à elle. Mais une fois l’excitation passée, elle se rendit compte qu’il y avait quelque chose de louche dans l’équipement de son mentor. Malgré toute la sympathie qu’ils se portaient mutuellement, même les meilleurs travaux de recherche ne suffisaient pas à se faire financer autant de matériel à l’œil.
Pendant qu’ils préparaient l’équipement en vue des tests à venir, Leila décida d’aborder le sujet avec le professeur Watanabé.
– Professeur, je me demande… Comment avez-vous financé tout ce matériel ? On est quand même sur du matos de pointe qui coûte cher !
Le professeur Watanabe sourit.
– Rien d’exceptionnel, ma chère Leila. Juste un heureux concours de circonstances : j’ai récemment été contacté par une entreprise qui souhaite investir dans des technologies de prévention des tremblements de terre. Ainsi leur participation financière à mes recherches leur permet-elle de bénéficier de l’intégralité de mes données et de mes travaux de recherche.
Si la réponse se tenait, cela faisait tout de même beaucoup d’argent et n’était pas une raison suffisante. Leila décida de faire mine de s’en tenir là pour le moment. Elle se concentra alors de nouveau sur la préparation de l’équipement, impatiente de passer à l’action. Après quelques heures en mer, une tempête de poussière commença à être visible à l’horizon. Un fait rare, surtout en pleine mer méditerranée. L’eau commença alors à s’agiter et des sortes de crépitements se faisaient entendre au fur et à mesure que le bateau approchait de la tempête. Ce n’était pas un phénomène ordinaire. Leila était subjuguée par le spectacle. Elle avait déjà vu ce phénomène à terre, mais jamais en pleine mer. Elle se tourna vers le professeur Watanabé pour lui demander des explications, mais celui-ci semblait aussi perplexe qu’elle.
– Je n’ai jamais rien vu de tel, s’exclama-t-il, mais il est possible que cette tempête soit liée à ce que nous avons détecté près de New Arcturus. Je ne serai pas surpris que quelqu’un manipule le climat !
Leila frissonna. Non pas à l’idée que quelqu’un puisse manipuler le climat, puisqu’on savait le faire depuis le siècle dernier. Mais parce que le professeur Watanabé semblait en savoir beaucoup plus qu’il ne le laissait croire et ne prenait même pas la peine d’essayer d’être crédible. Leila se sentit de plus en plus mal à l’aise à l’idée de poursuivre cette expédition, ne comprenant pas bien où le professeur voulait réellement l’emmener.
Mais il était trop tard pour faire demi-tour. Ils étaient déjà en plein dans la tempête, et le bateau tanguait dangereusement.
– Accrochez-vous ! cria le professeur Watanabé. Nous allons traverser cela ensemble ! ajouta-t-il.
Leila serra les dents et s’accrocha à la rambarde du bateau. L’équipage du bateau s’activait aux manœuvres et tous étaient à leur poste. Alors qu’une puissante vague passa par-dessus le bateau, leurs instruments furent tous perturbés et se mirent à l’arrêt. Leila manqua par ailleurs de passer par-dessus bord sous l’effet de la vague, mais fut récupérée par un membre de l’équipage.
– Merci Monsieur ! fit Leila.
– Vous pouvez m’appeler Fleming. Ian Fleming, lui répondit l’homme. Je travaille pour le MI6 de Sa Majesté.
Leila resta interdite. Elle n’aurait jamais pensé qu’elle rencontrerait un agent secret lors de cette expédition. Elle lui demanda alors ce qu’il faisait là, mais Ian ne put lui en dire plus.
– Nous parlerons plus tard ! répondit-il, mais il y a des choses que je ne peux pas vous révéler. Tout ce que je peux vous dire, c’est que nous avons des intérêts communs. Nous devons travailler ensemble si nous voulons comprendre ce qui se passe dans cette région.
Leila acquiesça. Elle était soulagée de ne pas être seule face à l’inconnu, et elle sentait que Ian Fleming ferait un allié précieux dans cette mission. C’est alors qu’une explosion sous-marine retentit, plus forte que toutes celles qu’ils avaient entendues jusqu’à présent. Le bateau tangua violemment, et Leila sentit son cœur battre la chamade. Ils étaient pris au piège, en plein milieu de la tempête de poussière, et quelque chose de terrible était en train de se produire. Le bateau commençait à être entraîné par un étrange courant. Tandis que le capitaine du navire hurlait ses ordres à ses matelots, les moteurs finirent par lâcher. Le bateau continua sa course et s’approcha dangereusement de ce qui ressemblait à un immense trou sans fond.
L’inévitable arriva alors et le bateau entama sa chute. Impossible d’en réchapper pour qui que ce soit. Chacun s’accrocha alors à ce qu’il put et lorsque le bateau se retrouva à la verticale, au moment de sombrer, des caisses se détachèrent et écrasèrent le professeur Watanabé. Leila cria un immense « Nonnnnnn !! » avant d’être prise de stupeur par la couleur du sang du professeur. Il était gris. Mais sans qu’elle eût le temps de réfléchir, le bateau sombra.