Virgin est mort, mais la vie continue.

Par , Le 13 juillet 2013 (Temps de lecture estimé : 4 min)

Voici l’un des quelques articles hors-sujet de mon blog professionnel que je rapatrie ici. Dans ce billet, je parle de l’hécatombe qu’à subi Virgin Megastore. A l’époque cela m’avait ému, pour les salariés mais aussi en tant que client.

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Crédit photo : Francois Olwage

L’histoire de Virgin aura fait couler beaucoup d’encre en très peu de temps. Entre les possibilités de rachats finalement annulées, les faux espoirs et tentatives de reclassements, le combat des salariés et leur occupation des magasins, cette aventure aura tournée chaque semaine un peu plus au mélodrame.

Le rayon où je trainais le plus était celui des bouquins. Mangas, BD, romans, livres documentés, je suis un bibliovore sans préférence de régime bibliothécaire ! Et bien que ce soit une enseigne nationale, il y avait chez Virgin quelque chose qu’on ne trouve pas chez la concurrence : les vendeurs étaient des passionnés avant d’être/paraître des vendeurs ! Un peu à la façon des quelques rares librairies de quartier encore sur pieds !

Quand j’avais besoin de savoir où se trouvait telle BD, ou de connaitre la sortie d’un manga ou d’un livre, j’avais une réponse aussi tôt, accompagnée de conseils et suggestions. Et quelque soit le vendeur, ça finissait souvent en parlotte sur le sujet car ceux-ci étaient souvent les premiers à avoir les mêmes lectures que moi. Il en était de même concernant la musique. De plus, avec le temps, j’avais mes petites habitudes, je savais que pour trouver le dernier volume du cycle de l’Épouvanteur, il fallait déplacer deux piles de bouquins dans la partie basse du meuble se trouvant près de l’escalier, par exemple. C’est aussi à Virgin que j’achetais le crayon noir Uni-ball eye que je trimbale toujours sur moi, qui me sert à dessiner et noter mes idées farfelues dans mes Moleskine soigneusement choisis chez Virgin, eux aussi. Cet article peut sembler naïf, voir futile, mais le magasin de Rennes était devenu mon épicerie fine pour presque tout ce qui s’apparente au papier, et je prenais un réel plaisir à m’y rendre, profitant de l’occasion pour flâner quelques minutes parmi les bouquins.

Je retiens deux moments qui m’auront pris aux tripes dans toute cette histoire :

  • L’article buzz « Dignité au rabais, ou le délicieux cadavre du Virgin Megastore », traitant de l’attitude des clients et de la direction pendant la période des prix cassés. Personnellement, j’en ai la nausée rien que d’y repenser.
  • La fermeture, sans explications pour des magasins comme celui de Rennes, avec pour seul note de service « Vous cessez de travailler immédiatement et vous quittez les lieux ».

Un tel mépris envers des gens qui ont mis tout leur cœur à faire tourner la boutique, et aujourd’hui se battent pour tenter de continuer, ça me débecte. Rien de neuf sous le soleil me direz-vous, mais à chaque fois que je vois et entends ce genre de chose, ça me prends au ventre. Et bien que l’on ne les voit pas encore, je sens déjà l’ombre des charognards FNAC et consort, planer au dessus du cadavre Virgin Megastore. Toutefois, que ceux-ci ne se fassent pas trop d’illusions, ils ne récupèreront pas tous les clients de feu leur concurrent. Pour ma part, et je pense ne pas être le seul, ça sera un retour aux divers petits magasins : Planète Loisirs pour les mangas, Album pour les BD, et le reste sur Internet. Car acheter chez des enseignes qui ne sont là que pour prendre notre argent, sans sympathie ni passion, non merci.

Ayant terminé ma diatribe sur le sujet, c’est avec sincérité que je remercie les anciens vendeurs de l’enseigne, en leur souhaitant de retrouver un job du même acabit qui leur offre l’opportunité de continuer à travailler dans un domaine qui leur plaît.

RIP Virgin Megastore. Tu nous manqueras.

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René DROUIN

Auteur d'anticipation, blogueur et créatif touche-à-tout, catho tradi, entrepreneur, THPI. Chasseur de woke et de droitard formolé à mes heures perdues. Membre de Re:Possession. Mi-ours, mi-panda et re-mi-ours derrière.

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